Évolution et tendance de l’emploi dans le secteur informatique

Remontons un peu le temps,

Le chômage des informaticiens a augmenté en France de près de 16 % en 2012, soit plus rapidement que le chômage moyen (+10 %), conformément aux prévisions données fin 2011 par les experts (je déplore tout autant que vous le fait que des personnes soient payées pour prévoir ce genre de chose).

À l’opposé, jamais les volumes d’offres d’emploi pour informaticiens n’ont été aussi élevés (165 000 rien que pour l’Apec en 2012), ce qui témoigne une fois de plus de l’incroyable dé-corrélation entre les recrutements et les annonces d’emploi dans ce secteur !

Pour mémoire, l’informatique comptait plus de 49 000 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi fin 2003 (le plus haut niveau jamais atteint depuis janvier 1996), mais 15 500 en mai 1999 (niveau le plus bas).

Dans l’informatique, le chômage a baissé pour le 4e mois consécutif,

Selon les derniers chiffres de Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi dans le secteur informatique a atteint 36 400 fin mai. Ils étaient 37 300 en janvier, et leur nombre baisse depuis légèrement chaque mois. Ces baisses sont donc assez faibles, mais cette tendance aura néanmoins marqué tout le début de l’année 2013. Il ne faut pas oublier que le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi dans l’informatique en catégorie A, B et C avait augmenté chaque mois depuis mai 2012 (18 % de hausse en 8 mois).

L’informatique, moteur de croissance économique ?

L’informatique pèse toujours pour plus du quart des offres d’emploi (26 %) comptées par l’Apec. À noter qu’en mai, le secteur IT avec cette tendance haussière du volume d’offres contrastait avec le nombre d’offres d’emploi tous secteurs confondus, en baisse de 1 %. L’informatique tire donc les chiffres vers le haut même si à ce jour la courbe du chômage ne s’est toujours pas inversée.

Chômage, de fortes disparités dans l’informatique

Les derniers chiffres de l’Apec révèlent que les offres d’emploi dans l’informatique continuent d’afficher des volumes en croissance, cependant, certains profils sont plus recherchés que d’autres.

Sur les douze derniers mois, l’informatique de gestion reste de loin la catégorie la plus demandée avec plus de 55 000 offres, enregistrant ainsi une hausse de 5 %. L’informatique web, sites et portails interne continue également de progresser, et enregistre 8 % de croissance avec presque 25 000 offres ces douze derniers mois. Cependant, toutes les catégories informatiques de l’Apec ne sont pas affectées par une hausse de leurs offres d’emploi. La catégorie système, réseaux et données, compte elle, désormais 30 804 offres en un an, c’est-à-dire 5 % de moins que l’année précédente.

De plus, le Munci, association de professionnels IT, souhaite attirer l’attention sur la très forte disparité qui existe entre les cadres & ingénieurs qui connaissent le quasi-plein-emploi (5 à 6 % de taux de chômage selon le Munci) et les techniciens supérieurs. Selon le Munci, ces derniers seraient totalement oubliés de la profession depuis des années, bien qu’ils représentent 30 à 40 % des effectifs et connaissent un chômage de masse allant de 14 % (catégorie A) à 18 % (catégorie ABC).

L’offre ne rencontre pas la demande ?

L’informatique reste le secteur qui recrute le plus. Mais les difficultés pour y parvenir atteignent aussi des sommets. Pourvoir les postes reste difficile, voire très difficile pour certains postes.

Les catégories de métiers ingénieurs/cadres études & R&D informatiques, responsables informatiques sont sur le podium des métiers ayant les plus fortes difficultés de recrutement.

Différentes raisons expliquent cela, des offres souvent peu attirantes et mal payées qui ne conviennent pas à la demande du marché. Des profils pas toujours en adéquation avec les postes à pourvoir et qui ont du mal à se vendre. Un fossé relativement large entre la théorie scolaire et la pratique professionnelle qui est le résultat de la culture du parchemin à la Française.

Pas de panique, des solutions existent !

Dans l’informatique de nouvelles méthodes de recrutement voient le jour ainsi que de jeunes start-up dynamiques qui les font naitre. L’objectif, faciliter la rencontre entre l’offre et la demande, la méthode, rendre le recrutement ludique pour le candidat et simplifier le processus coté recruteur !

Prenons l’exemple de CodinGame. C’est une jeune pousse montpelliéraine qui organise des challenges de programmation en ligne. Tous les 2 mois se sont des développeurs de tous niveaux et de tous horizons qui participent et ils sont toujours plus nombreux. La participation est 100 % gratuite & anonyme. Suite à ces contests de code, des entreprises partenaires qui savent prendre soin de leurs développeurs au niveau du cadre de travail et du salaire peuvent entrer en contact avec les participants et donc les recruter, mais uniquement si le candidat accepte d’être approché.

Quelle est la finalité de cet article ?

Partant du principe que le secteur de l’IT est force de proposition et d’innovation son étude apporte beaucoup de réponses. Toujours en avance sur son temps les pratiques qui marchent dans l’IT sont souvent adaptées aux autres secteurs avec 10 ans de retard, mais mieux vaut tard que jamais.

Ainsi nous pouvons espérer voir dans quelques années décliner ce culte du parchemin à la Française qui est d’une stupidité ahurissante afin de laisser place à la pratique (simulation d’un environnement de travail proche du poste) plutôt qu’à la théorie (le postérieur sur une chaise face à une personne qui demande au XXIe siècle 3 qualités 3 défauts…). Il faut donner les moyens au talent de se faire remarquer sans passer par des cursus traditionnels qui sont loin d’être adaptées à tout un chacun !

Reprenons l’exemple de CodinGame, quand un recruteur rentre en contact avec un développeur, il ne sait rien de lui ni le nom, ni l’âge, ni le niveau scolaire, il connait uniquement le pseudo et le score obtenu au challenge et la recette marche très bien. Le talent fait la différence et non le diplôme ou encore pire le piston qui corrompt le système…

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